Monster Melodies Records: "Robert Wood & Woodlands"


Parution de l’album de rock psychédelique "Robert Wood & Woodlands" sur le label Monster Melodies Records

Un enregistrement exceptionnel et inédit, datant de Septembre 1974, live! avec un son superbe, d’une formation qui n’a jamais publié d’album auparavant.
Robert Wood, vibraphoniste, guitariste et chanteur  anglais, né à Bournemouth en 1949, est un vétéran de la scène jazz, free jazz, jazz et rock expérimental (il a joué entre autres avec Alan Silva, Don Cherry, Gong, Marc Bolan, Sam Gopal, Kent Carter, Bernard Vitet, Lard Free, Christian Vander, Fred Frith, Yannick Top) effectuant la majeure partie de sa carrière en France. Woodlands, le groupe qui l’accompagne ici, a été créé en 1973 avec Olivier Didier (ex-Herbe Rouge) à la batterie et Simon Wheatley à la basse électrique. Patrick Fontaine (ex-Ame Son et ex-Bananamoon Band) a remplacé Simon Wheatley quelques mois après et c’est la deuxième formation de ce groupe qu’il nous est donné d’écouter pour la première fois grâce à ce disque. Robert Wood & Woodlands ont donné en 1974 plus de quarante concerts dans l’hexagone. Des moments magiques dont les heureux témoins se souviennent encore quarante ans plus tard. C’est que la musique de cette formation déborde d'énergie. 
Robert Wood, musicien protéiforme fort de ses multiples expériences musicales, joue ici de son Deagan Electravibe et de son Vibraphone Premier d’une façon à la fois très personnelle et très perfectionniste, produisant un son unique enveloppé par la basse et la batterie de ses deux compères au sommet de leur art. Utilisant une technique qui inclut comme Robert l’explique lui-même: « mon propre choix de mailloches, de baguettes, de différents types de bouts de bois, de cymbales à doigts, les paumes de mes mains, le bout soft de mes doigts et l'attaque plus dure de mes ongles! Ces différentes types de frappe avaient chacune leur propres paramètres sonores caractéristiques qui pouvaient naturellement être joués dans une myriade de couleurs sonores s'entremêlant les unes dans les autres. Je me suis toujours efforcé d'ouvrir la gamme et la flexibilité d'expression du vibraphone en tant qu'instrument complet et non une simple extension de percussioniste. Sur cet album "Robert Wood & Woodlands" j'ai gardé ce jeu sur le Vibraphone Premier et l'ai développé sur le Deagan Electravibe! En y joignant un JEM Cry Baby Wah Wah des années '60 et un ampli légendaire, le Mike Matthews Freedom Amp, que le groupe Ame Son m'avait amicalement prêté. J'ai donc pu explorer toutes les possibilités dans l'Overdrive, le Reverb et les fréquences mutatives du Wah pour aller plus loin dans mon "délire improviste" comme certains le nommaient.
Sur mon Vibraphone Premier, j'utilisais cinq positions de frappe sur chaque touche, avec encore quatre positions de frappe intermédiaires sur chacune des touches, pour travailler les harmoniques inhérentes. Sur le Deagan Electravibe cette technique a littéralement fait exploser les frontières conçues du vibraphone, et a aussi créé de nouveaux paysages sonores pour mon chant, nous propulsant dans un voyage cosmique, le temps, le son et le rythme...avec Patrick Fontaine et Olivier Didier, une source permanente d'inspiration et de bonheur musical!...
(extraits d'un interview avec Ron Kane) 
Le disque limité à 1000 exemplaires numérotés en vinyle couleur se présente sous une pochette métallisée contenant trois cartes postales reproduisant les affiches de concert d’époque, un flyer et un livret de 8 pages, répertoriant en détails toutes les formations auxquelles Robert Wood a participé.
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Release of the psychedelic rock album "Robert Wood & Woodlands" on the Monster Mélodies Records label

An exceptional recording, dating from September 1974, live! with a superb sound, featuring a band that has never released an album up to now.
Robert Wood, an English vibraphonist, guitarist and singer, born in Bournemouth in 1949, is a veteran of the jazz scene, free jazz, jazz and experimental rock (among others he has played with Alan Silva, Don Cherry, Gong, Marc Bolan, Sam Gopal, Kent Carter, Bernard Vitet, Lard Free, Christian Vander, Fred Frith, Yannick Top) spending the major part of his career in France. Woodlands, the band accompanying him here, was formed in 1973 with Olivier Didier (ex-Herbe Rouge) on drums and Simon Wheatley on electric bass. Patrick Fontaine (ex-Ame Son and ex-Bananamoon Band) replaced Simon Wheatley a few months later and it is this second line-up we can hear for the first time live  thanks to this album. In 1974 Robert Wood & Woodlands played more than forty concerts in France. Magical moments still remembered with emotion forty years later by concert-goers. This is because the group's music is bursting with energy. 
Robert Wood, a protean musician strengthened by all his different musical experiences, plays his Deagan Electravibe and Premier Vibraphone in a manner which is both extremely personal and relentlessly perfectionist, producing a unique sound enveloped by the bass and the drums of his two accomplices at the summit of their musicality. Using a technique which includes as Robert himself explains: « my own choice of mallets, sticks, differents types of pieces of wood, finger cymbals, the palms of my hands, the soft tips of my fingers and the harder attack of my finger nails! Each of these different types of attack engendered their own characteristic sound parameters which could naturally be played in a myriad of intermingling sound colours. I have always strived to open the range and flexibility of expression of the vibraphone as an instrument complete in itself and not simply an extension of the percussion family. On the "Robert Wood & Woodlands" album I have kept this method on the Premier Vibraphone and developed it further on the Deagan Electravibe! Adding a JEM Cry Baby Wah Wah from the 60's and a legendary amp, the Mike Matthews Freedom Amp, which Ame Son had kindly lent me. So I could explore all the possibilities of  Overdrive, Reverb and the mutational frequencies of the Wah to go even further into my "improvisational madness " as certain people called it.
On my Premier Vibraphone, I struck the key(s) at basically five different positions on each key, with a further four intermediate positions on each key which I would also strike for modelling the inherent harmonics. Applied to the Deagan Electravibe this technique literally exploded the conceived limitations of the vibraphone, and also created new soundscapes for my vocals, shooting us off into a cosmic voyage of time, sound and rhythm...with Patrick Fontaine and Olivier Didier, a permanent source of inspiration and musical happiness!...
(extracts from an interview by Ron Kane) 

The disk limited to 1000 numbered copies in coloured vinyl is presented in a metallised sleeve containing three postcards reproducing concert posters of the time, a flyer and an 8 page booklet listing in detail all the groups Robert Wood played in.

Exposition à Arles 2015: TOTAL RECORDS


6 Juillet - 20 Septembre 2015 
10h - 19h30

LA GRANDE AVENTURE DES POCHETTES DE DISQUES PHOTOGRAPHIQUES





Une histoire de la photographie au prisme du disque vinyle. Ces deux médias qui auront marqué le XXe siècle furent associés sous toutes les formes, de la création d’oeuvre d’art à l’illustration, de la figuration à l’expérimentation. Cette diversité d’intentions, de propositions, guide cette exposition. 33 tours, 45 tours, un rond dans un carré. Ils sont nombreux à avoir posé leurs empreintes dans ces trente centimètres de côté. Quand on regarde une pochette, on entend presque ce que l’on voit. Combien de classiques qui portent la griffe d’un photographe ! Qui n’a pas acheté un disque sur la foi de sa couverture ? Des photographes se sont fait un style, d’autres ont bâti des icônes, des labels ont construit leur identité sur une charte graphique où la photo prime. Et inversement, de nombreuses images symboles, historiques, du siècle ornent les pochettes. Photoreportage, photomontage, photomaton, photo détournées, surexposées, photo dans la photo, toutes les techniques se retrouvent dans ces trente centimètres. Plus on creuse le sillon, plus le sujet semble infini. 

Jacques Denis 
www.rencontres-arles.com

Commissaires de l’exposition : Antoine de Beaupré, Serge Vincendet et Sam Stourdzé.
Publication : "Total Records, la grande aventure des pochettes de disques photographiques", éditions 213, 2015.

Catalogue de l'exposition (édité par la Galerie 213) disponible à la boutique Monster Melodies

Les commissaires de l’exposition au vernissage le 7 Juillet 2015: Sam Stourdzé, Antoine de Beaupré et Serge Vincendet.











Eclosion: Enregistrement mythique Rock Underground Francais - Monster Melodies Records




Parution de l’album éponyme du groupe Eclosion sur le label Monster Mélodies Records 

Un enregistrement mythique dans l’histoire du rock underground français datant de 1972


Eclosion est un projet musical d’une bande d’amis musiciens Léon Cobra (fondateur du magazine de contre-culture le Tréponème bleu pâle), le guitariste Bernard Stisi (ex Primitiv’s) et Marc Blanc (batteur et guitariste d’Ame son). Une musique psychédélique indianisante, expérimentale et noisy enregistrée en analogique début 1973 sur un magnétophone Revox (le même qui servi à Rednoise pour enregistrer les effets sonores de l’album Sarcelles – Lochères en 1970) et avec l’aide d’une chambre d’écho pour un résultat extrêmement novateur.
Mais, le trio appelé à des destinées différentes, le projet restera stocké sur une étagère ainsi que le dessin de la pochette prévue à l’époque réalisé par le dessinateur Henri Aspic.
Edité pour la première fois, le disque numéroté à 1000 exemplaires seulement est en vinyle bleu présenté dans une couverture ouvrante portant de nombreuses autres illustrations et contenant une carte illustrée d’un collage de Léon Cobra ainsi qu’un numéro anniversaire de 20 pages du magazine Le tréponème bleu pâle, quarante ans après sa création.

Eclosion released by Monster Melodies Records

A legendary recording of underground French Rock from 1972


Eclosion is a musical project by Leon Cobra (founder of magazine Le Treponeme Bleu Pale), the guitar player Bernard Stisi (ex Primitiv's) and Marc Blanc (drummer and guitar player from Ame Son). 
A psychedelic experimental sound recorded in analog in 1973 on a Revox tape recorder (the same which was used by Rednoise to record the sound effects of the Sarcelles-Locheres album in 1970) and with the help of an echo chamber for an innovative result.
The trio were lead to different destinies and the project ended up stuck on a shelf, along with the drawings made for the cover by Henri Aspic.
Edited for the first time, the record numbered at 1000 copies only is a blue vinyl presented in a cover which unfolds and entails a number of illustrations and an illustrated card of a collage by Leon Cobra, as well as as an anniversary edition of the magazine Le Treponeme Bleu Pale, 40 years after its creation.



https://www.youtube.com/watch?v=N7fkmss0XkY


Kaléidoscope


Né en 1948, Bernard Stisi, guitariste flamboyant, leader des Primitiv's. Né en 1948, Léon Cobra, colporteur de l’imaginaire, fondateur du Tréponème Bleu Pâle. Né en 1949, Marc Blanc, batteur-chanteur-alchimiste, taulier d' AME-SON.

Ces sales gosses de l’après-guerre shootés au lait chocolaté Pierre Mendès France n’auraient sans doute jamais donné dans l'Underground s’ils n’avaient d’abord twisté sur Dactylo Rock des Chaussettes Noires. Magie du binaire, les enfants du Rock rejettent vite la pâle copie que leur offre les maisons de disques françaises pour cueillir les vinyles originaux, Presley, Cochran et Gene Vincent.

 Quelques séjours linguistiques plus tard, on les retrouve Outre-Manche fringués comme des Milords, les Mods ont bouffé les Rockers. Dandy is a Rolling Stone et ne boude pas son effet Larsen. Les cheveux poussent, les fleurs du désarmement s’incrustent sur les treillis ; on élucubre sur les autoroutes en redécouvrant Rimbaud et Tzara. On s’invente une traduction au feeling de Bob Dylan… Le Maître annonce quelque chose mais quoi ???

 Et soudain tout pète, voilà la réponse, c’est le printemps 1968 !!! Les mois de mai-juin sentent plutôt le gaz lacrymogène et le chlore que le muguet. Des journées de fête, de dialogues, de liberté, de folie, de contacts… Des nuits de combats, d’injures, de trouille, de courses éperdues, de cauchemars et de larmes… Les enfants du baby-boom n’en sortiront pas indemnes. Le pays est coupé en deux pour une terrible décennie. Pour un 68-Art, plus possible de se taire, plus question de reprendre sa place dans le trafic. La libre-pensée, la libre parole laissent un goût amer, un parfum envoûtant comme une drogue… Justement ce fascinant haschisch, vanté par Baudelaire, sacralisé par la Beat Generation  poussent des milliers de hippies sur les routes d’Orient ; c’est le pèlerinage vers Kathmandu, le voyage initiatique du sâdhu.

Tandis que s’installent à Amsterdam et Copenhague de véritables îlots de contre-culture, un frémissement saisit la France. Né du triple impact des mouvements littéraires parisiens, du gauchisme et de la culture Pop-Rock, un mouvement souterrain tente de s’installer malgré la répression et la parano du pouvoir conservateur. Derrière les ténors, les personnalités médiatisées, les journaux à grande diffusion, des centaines de revues, de groupes, de troupes, de projets, de lieux vivront ainsi anonymes d’éphémères destinées.
ECLOSION est l'un de ces projets magiques totalement hallucinant, halluciné et ignoré.
Des rencontres spontanées, des sessions improvisées, tard la nuit autour d'un Revox, un premier jet, une seule prise.
ECLOSION est un album-concept acoustique où se mêlent les influences de l'après 68 ; textes teintés d'anarchisme, de mysticisme et de dadaïsme, musiques orientales, bruitisme et psyké-rock.
Mais ECLOSION, c'est d'abord les retrouvailles de trois amis, trois anciens copains de lycée à un moment clef de leur existence. La constitution d'un trio atypique dans le monde folk-rock.
1970. Léon Cobra vient de tailler la Grande Route, il rapporte une kyrielle d'instruments indiens mais aussi des chansons écrites au hasard des escales entre Kabul, Varanasi, Old Delhi ou Rameswaram. Il retrouve Bernard Stisi et lui propose le projet. Ils commencent à composer et à répéter.
1971. AME SON est dissous. Marc Blanc délaisse la batterie pour la guitare électrique et la flute traversière. Bernard Stisi s'essaie au sitar mais trouve à la 12 cordes son son, le son d' ECLOSION. Cobra  assure les percussions et éructe ses textes.
C'est avec cette formule originale qu'ils mettent les bouchées doubles à l'automne 1972. En trois mois, ils enregistrent une bande d'1H 30, compositions originales, chansons et poèmes en français. Marc Blanc dans son home-studio fignole la réalisation.
Le produit est terminé mais aussitôt abandonné sur une étagère.
En 1974, Léon Cobra fonde avec Henri Aspic, le Tréponème Bleu Pâle, l'un des fanzines les plus esthétisants de la Presse Underground française.
En 1975, les Primitiv's se reforment pour un revival avec les musiciens d'origine, Ils enregistrent quelques titres signés Cobra-Stisi-Blanc.  Un 45 tours illustrera bien plus tard cette épopée.

43 ans après voici enfin cet album mythique.
10 morceaux sélectionnés, restaurés, pour 42 minutes totalement inédites
Et en prime, un numéro spécial du Tréponème Bleu Pâle!
Un hors-série contenant les textes des chansons richement illustrés, des documents d'archives et la couverture originale d'Henri Aspic, réalisée en 1973 pour cet album!


Troisième référence du label Monster Mélodies Records

Pour les 45 ans des débuts de Moving gelatine plates Monster Mélodies en collaboration avec cette formation mythique édite un album de titres en version inédites enregistrés entre 1970 et 1978. Tiré à 1000 exemplaires l’album en pochette ouvrante comprend un vinyle 33 tours en vinyle rose translucide (couleur gélatine), un flyer avec arbre généalogique des différentes formations du groupe, une carte postale reprenant un poster promo d’époque plus un quarante-cinq tour reproduction à l’identique de l’acétate original gravé en 1970 à un exemplaire comprenant les deux premiers enregistrements du groupe qui avait été diffusé à l’époque au Pop club de José Arthur.



Biographie de Moving Gelatine Plates (extrait du site du groupe)

La première rencontre à l'origine de MGP eut lieu en 1965 entre Gérard BERTRAM (né le 23/07/52) et Didier THIBAULT (né le 26/07/52), tous deux élèves de 4ème au lycée de Sartrouville.
Travaillant le chant et s'accompagnant alors à la guitare sèche, ils interprétaient les standards des BEATLES, STONES, JOHN MAYALL et déjà quelques chansons de leur composition. 
En 1967, ils s'équipent de guitares électriques et ajoutent à leur répertoire des morceaux de HENDRIX, TEN YEARS AFTER, DOORS, YARDBIRDS...avec de nombreux batteurs successifs, autant amateurs qu'éphémères.
Leurs premiers concerts furent donnés dans le gymnase du lycée, avec pour prétexte la campagne contre la faim dans le monde (eh oui! bien avant " we are the world" ou "Ethiopie"). Prix d'entrée: 2 Frs.
Puis ce fut MAI 68, la grève au lycée laissant plus de temps pour les répétitions (parfois sans électricité), avec toujours des concerts au lycée, mais pour d'autres causes et avec un look de plus en plus chevelu!
C'est à ce moment-là que pour la première fois le groupe eut un nom (THE LINES) et un batteur attitré, Michel COULON (né le 20/12/48). La musique du groupe étant de moins En moins linéaire et en cette période de grande "mouvance", Michel, très assidu aux cours d'Anglais, remarqua dans un texte de Steinbeck le nom de MOVING GELATINE PLATES (plaques photographiques ambulantes) qui fit l'unanimité dans le groupe. Mais Michel, prématurément chargé de famille, dut abandonner le groupe auquel il avait donné le nom pour des occupations plus lucratives...Didier, assistant un dimanche après-midi la MJC de Sartrouville à une répétition d'un groupe de hard rock qui cherchait un batteur, il fit la connaissance de Gérard PONS (né le 12/06/46), qui n'a pas fait l’affaire avec le groupe car il ne tapait pas assez fort !!! Mais il était le batteur à la technique idéale pour la musique de MGP. Les répétitions devinrent alors plus sérieuses, et Maurice HELMLINGER (né le 3/06/46), ami de Gérard BERTRAM, vint à passer... Il jouait dans un orchestre de bal qui avait la gentillesse de prêter du matériel à MGP. Très intéressé par ce type de musique et blasé du "baloche", il fut donc le quatrième membre du groupe. Musicien polyvalent, il compléta largement la formation à lui tout seul en jouant sax (ténor, alto, soprano), flûte, trompette et orgue.
En juillet 1969, MOVING GELATINE PLATES existait alors sous sa Forme principale. Le premier concert fut donné à la MJC de Sartrouville le 7 mars 1970 avec 250 personnes dans la salle et presque autant dehors...
C'était en fait un test, car le groupe venait d'achever de composer une heure trente de musique. L'accueil fut plus que chaleureux.
Puis, désirant voir PINK FLOYD au Festival du Bourget et n'ayant pas d'argent, ils décidèrent d'aller voir les organisateurs du Festival, afin de jouer en échange d'un laisser-passer. Le même jour, ils s'inscrivirent au tremplin du Golf Drouot pour le 03 avril 1970. Ils passèrent donc au Festival du Bourget sur une scène annexe le 27 Mars, et le public (environ 400 personnes) très enthousiaste fit une pétition afin qu'ils passent sur la grande scène. Celà fut accepté et ils se produisirent juste avant les PRETTY THINGS. Ce fut un triomphe devant les 5000 spectateurs et la consécration. Dans la foulée, ils remportèrent le tremplin du Golf Drouot. Puis ce fut le Festival de Biot, avec le grand ZAPPA, et des concerts avec d'autres grands de cette époque (1ère partie de Jean-Luc PONTY, EAST OF EDEN à l'Olympia, concerts avec MAGMA, GONG,TRIANGLE, TOTAL ISSUE, Brigitte FONTAINE à la faculté d'Assas...).
MGP a toujours été très attiré par la scène. Du fait des gros problèmes contractuels au départ concernant le disque,la promotion la plus importante se fit par les concerts. La rigueur de leur musique faisait que les morceaux sonnaient de la même façon sur scène que sur disque. Les improvisations (jamais collectives) n'étant pas limitées par un nombre de mesures mais par un repère précis du soliste, leur durée variait suivant l'humeur et l'ambiance.
Au début, leurs apparitions sur scène se limitaient à de grandes occasions (festivals, concerts...) et recevaient toujours un accueil chaleureux du public et de la presse en général.
Par la suite, tant pour assurer la promotion des disques que pour le minimum vital, ils se produisirent dans des discothèques, en "attraction", devant un public aussi conquis que restreint.
Le seul changement dans la composition du groupe eut lieu en Janvier 1972, 6 mois avant la dissolution. Pour faire face à de gros problèmes financiers, il fallut vendre l'orgue
et s'adjoindre un "claviériste avec matériel" en la personne de Philippe PATRON (hélas décédé depuis, alors qu'il était chef d'orchestre de Daniel BALAVOINE). C'est ainsi, à cinq, que MOVING GELATINE PLATES se produira à l'olympia en mai 1972.
Pour les mêmes raisons, Gérard PONS dut vendre sa batterie et quitter le groupe (il racheta d'ailleurs sa batterie plus tard et plus chère qu'il ne l'avait vendue...mais la sentimentalité n'a pas de prix !).
Il fut alors remplacé par Alain CLAREL(né le 3/11/50), ex-batteur de Michel POLNAREFF.
Très peu de gens ont pu assister à des concerts du groupe sous cette forme.
Le dernier en date eut lieu à Sartrouville (la boucle était bouclée) le 4 juin 1972.
Des morceaux inédits, qui ne furent jamais enregistrés, laissaient Présager une évolution intéressante de leur musique. On ne discernait plus les parties improvisées des parties écrites et ce qui pouvait
apparaitre comme un peu trop sophistiqué dans leur musique fut alors gommé au profit d'une plus grande énergie. Le groupe fut définitivement dissout le 05 Août 1972 alors que, dans l'anonymat, il se produisait à Honfleur. En effet, les problèmes financiers devenant insurmontables, il avait
obtenu un contrat d'un mois dans un hôtel restaurant qui devait leur permettre de régler toutes leurs dettes. Malheureusement, le contrat ne dura que trois jours, principalement pour des raisons de mauvais temps! Il fallut alors vendre le camion et la sono, et essayer de préserver l'amitié dans un contexte matériel et moral très tendu. Comme souvent dans les histoires de séparation, il est difficile, le processus étant enclenché, de savoir comment tout a commencé à se dégrader. Ce qui est sûr (et les nouveaux musiciens n'y étaient pour rien), c'est que le fait de revendre l'orgue, de changer de batteur, puis d'être amenés à faire des concerts dans des lieux qui ne convenaient pas forcément à notre musique, a transformé l'équipe d'amis réunis pour la création en une entreprise commerciale. Le paradoxe veut que les liens entre les membres du groupe se soient effilochés au fur et à mesure que
la cohésion se faisait au niveau de la musique. En fait, les causes profondes de la séparation sont
avant tout matérielles. Comme on pouvait lire dans "LE PARISIEN" du 22 juillet 1970 : "Est-ce que le Pop paye ?". Didier THIBAULT et Gérard BERTRAM ont suivi ensemble des cours de solfège et cela dès le début de leur collaboration, en 1965. Leur motivation était non pas de savoir lire la musique, mais de savoir l'écrire ! Ils firent donc de brillantes études musicales à l'U.A.I.C.F.(Union Artistique et Intellectuelle des Cheminots de France). Gérard PONS, quant à lui, étudia la batterie au conservatoire de Saint Germain en Laye, à l'école de Kenny Clark. Il ne fit partie d'aucun autre groupe auparavant (il faillit faire du hard rock!). Maurice HELMLINGER a appris la trompette au conservatoire, le saxophone à l'armée, la flûte chez lui et l'orgue en répétitions...
de même que les choeurs! Philippe PATRON étudia le piano en cours particuliers et Alain CLAREL la batterie d'instinct (mais né avec le rythme dans la peau!).
Tous les musiciens qui ont fait partie de MGP ont apporté quelque chose à la musique du groupe. La direction musicale avait été établie d'elle même dès le début par les goûts de Didier THIBAULT et Gérard BERTRAM mais s'est affinée au fur et à mesure que les nouveaux venus intégraient le groupe. Les idées de chacun se sont toujours imbriquées les unes dans les autres, de sorte que l'arrangement final ne privilègiait personne en particulier. Chacun avait bien entendu ses préférences musicales,
mais les schémas rythmiques et harmoniques sur lesquels reposaient les premiers morceaux ont servi très vite de référence pour les compositions suivantes (principes de changements de mesures,
unissons sax-guitare, mélodies de basse etc...). De sorte que le " SON MOVING " incitait chaque musicien à adapter son jeu. Cela toujours dans la complémentarité. Seule la période finale (avec Alain CLAREL et Philippe PATRON) pouvait laisser penser à une évolution dans la composition, principalement sur deux points : un peu plus de place à l'improvisation (y compris collective) et une tendance à développer un peu plus les thèmes. A noter également que la présence de Philippe PATRON incita MGP à travailler un peu plus les vocaux. Hélas, aucun enregistrement n'existe pour en témoigner. Chacun avait des préférences musicales, aussi variées que différentes. Citons par exemple BEATLES, ROLLING STONES, JIMI HENDRIX, MOTHERS. Il est naturel que ces goûts personnels influent sur la musique de MGP. Mais cela fut surtout le cas au début, et inconsciemment. Puis la synthèse des différents courants se fit peu à peu, le groupe gagna en maturité et MGP se ressourça dans ses propres principes de composition, écoutant très peu ce qui se faisait ailleurs. A l'époque, la devise de MGP était plutôt "l'art pour l'art", sans se poser de questions sur telle ou telle direction à suivre. Assez "anticommerciaux" (peut-être un peu trop à la réflexion), ils refusèrent même certains concerts pour ne pas se compromettre, tenant à conserver une étiquette marginale. Cela leur valut d'ailleurs d'être interdits de séjour au Golf Drouot, ayant gagné le traditionnel tremplin du Vendredi soir (le 03/04/70)., ils refusèrent en effet l'offre de revenir jouer un samedi soir et un dimanche après-midi en invoquant le fait qu'ils ne jouaient pas une musique destinée à "faire danser les minettes". Cela se sut, d'ailleurs !(on a pu lire dans la presse: quel est ce groupe mystérieux dont beaucoup de monde parle et qui se produit si peu ?) . Leurs objectifs ? la célébrité bien sûr ! Leur côté "non-commercial" a attisé la curiosité et le bouche à oreille fut leur meilleure publicité. Et ce n'était même pas volontaire ! Ils voulaient tout simplement rester des puristes... Le manque de lieux pour jouer ce type de musique est une des raisons majeures de la dissolution du groupe, en 1972. Une bonne promotion de leurs disques aurait pu remèdier à ce problème, mais les multinationales ont leurs limites vis à vis de l'underground... Le travail de composition n'était, lui non plus, soumis à aucune règle précise. Parfois, un musicien arrivait avec toute sa partie prête et chacun venait se greffer dessus. Parfois, il arrivait avec un ou plusieurs thèmes et tout le groupe travaillait sur les enchainements et l'harmonisation. Parfois, mais cela plus rarement et plutôt vers la fin, il arrivait qu'un morceau soit entièrement écrit par un seul. Mais certains thèmes du second disque furent composés en 1968 ! A l'époque, Gérard BERTRAM, Didier THIBAULT et Michel COULON improvisaient trois heures durant en enregistrant la totalité puis faisaient le tri des thèmes intéressants à retravailler. Donc aucune règle n'était de mise. Certains morceaux à la guitare
Sèche furent composés parce qu'il faisait beau et que les répétitions se passaient sur l'herbe. Pour l'anecdote, X 25 fut composé avec deux guitares sèches, sax et sans batteur durant une coupure d'électricité. Dès le festival du Bourget, MGP signa un contrat (le 9 juin 1970) pour la scène et pour le disque avec l'organisateur du Festival, Claude ROUSSEAU (organisateur également du festival de Biot).
La tête pleine d'idées géniales et très sympathiques, il s'avéra par la suite être plus un créatif qu'un gestionnaire. Sentimentalement attaché au groupe et désireux de récupérer un peu d'argent, il ne voulut pas mettre fin au contrat mais n'avait pas les moyens de faire enregister MGP. La somme d'argent qu'il devait suite à une tournée sur la Côte Atlantique servit donc de monnaie d'échange et MGP se trouva libre de tout engagement (le 18 janvier 1971 !). Un disque souple avec LONDON CAB et X 25, enregistré en 4 pistes au studio Saravah et tiré à un seul exemplaire fut le seul vestige de cette époque mémorable ! Il est d'ailleurs introuvable. C'est le copain d'un copain à Claude ROUSSEAU qui l'avait prêté à Patrice BLANC-FRANQUART et celui-ci le passa aussitôt au POP CLUB. Quelle surprise pour MGP qui n'était même pas au courant de s'entendre à la radio ! C'est lors de leur passage à la Fac de droit d'Assasavec Brigitte FONTAINE qu'ils rencontrèrent Claude DELCLOO, lui même batteur de jazz (FULL MOON ENSEMBLE), et directeur artistique chez CBS sous le label AKT. Reniant à juste titre leurs principes underground, ils acceptèrent donc de signer chez CBS le 4 février 1971. Le disque représentait avant tout pour eux l'aboutissement d'années de travail, mais aussi la carte de visite nécessaire au développement de leur carrière. Cette carte
ne fut hélas que confidentiellement distribuée...
L'enregistrement se passa au studio DAVOUT, en 16 pistes. Le groupe ayant bien rôdé les morceaux sur scène, les choses se passèrent facilement. Le son est resté très fidèle, il est vrai que l'on n'abusait pas à l'époque de noise gates, de filtres et d'égaliseurs qui ont une nette tendance à aseptiser la musique d'aujourd'hui. Les passages improvisés n'étant pas comptés en mesures les chorus furent enregistrés en même temps que la rythmique. Il n'y eut pratiquement que les voix qui furent enregistrées enrerecording. Le résultat fut à la hauteur de des espérances. Un son brut et direct, proche de celui que MGP avait sur scène, et fidèle dans la conception, Claude DELCLOO laissa toute liberté, distillant néanmoins de précieux conseils, l'expérience de MGP en studio étant quasiment nulle. MGP a gardé un excellent souvenir de l'ingénieur du son, François DENTAN. Charles TRENET ne voulait travailler qu'avec lui lorsqu'il passait à l'Olympia ! Donc plutôt habitué à travailler dans la tradition, il fut enthousiasmé à l'idée d'innover, de trouver de nouvelles choses. Très surpris par exemple d'enregistrer pour la première fois de sa vie une basse avec distorsion, il se fit un plaisir de trafiquer le son de batterie dans le solo de LAST SONG. Celà peut sembler facile aujourd'hui avec n'importe quel flanger, mais il dut courir partout afin de trouver un générateur de son, que Claude DELCLOO devait maintenir ferme afin de ne pas perdre le "point de phasing". La distribution du disque fut très limitée. Les affiches envoyées par CBS étaient bien envoyées sur les lieux des concerts mais les albums absents dans les rayons des disquaires locaux. La presse a pris connaissance de son existence principalement par nos soins. Il sortit le 3 juin 1971. Le second à
peine un an plus tard, en février 1972. Ils furent vendus à environ 10000 exemplaires chacun. Les critiques furent en général excellentes, du moins pour les journalistes qui ont reçu le disque. Le deuxième album, mieux travaillé, bénéficia d'un meilleur accueil. L'accueil du public (lorsqu'il pouvait trouver les disques !)fut très positif. Mais le disque ne suscita pas une augmentation conséquente de spectateurs aux concerts La scène a toujours plus servi de promotion au disque que l'inverse. Les deux albums, parus longtemps après les débuts sur scène de MGP, étaient très attendus du public et des médias. Dommage que la distribution fut si limitée... Les titres enregistrés représentaient les morceaux les plus structurés. Certains titres, comme LIKE A FLOWER, étant
beaucoup plus destinés à la scène, comportaient de longues improvisations et dataient pour la plupart de la toute première période de MGP. D'autre part, il s'est trouvé que le groupe a tourné de moins
en moins à partir de la sortie du premier disque. Ce n'était pas le résultat d'un échec mais les opportunités se faisaient plus rares(moins de festivals...). Leur imprésario pour la scène étant Francis CLAREL, directeur du GIBUS CLUB, ils bénéficiaient de nombreux contrats en province, mais dans des discothèques, en échange de groupes régionaux qui "montaient"alors à Paris. A partir de ce moment, ils commencèrent à envisager différemment la scène et le disque, et le choix des morceaux à enregistrer en découlait. Certains titres furent abandonnés sur scène pour des raisons techniques (difficultés pour amplifier des instruments acoustiques), d'autres parce qu'ils semblaient trop commerciaux ou assimilables à des choses existantes. Les titres les plus appréciés du public furent surtout ceux du premier disque, peut-être parce qu'ils avaient été conçus pour la scène. Les autres morceaux, bien que certains avaient été écrits à la même période, étaient plus construits et arrangés pour le disque. Mais MGP n'a jamais voulu faire de concessions et ne s'est jamais dit:"faisons çà pour plaire à tel ou tel public". Au Festival du Bourget, lorsque Gérard et Didier ont pris les guitares sèches pour interprèter MEMORIES, des sifflets retentirent dans la salle. Et ce fut le titre le plus applaudi de tous. Mais c'était un lieu privilègié et la sono était parfaite.
Dans d'autres endroits, il était préférable de jouer nettement plus fort, par exemple après le groupe VARIATIONS, à Stella-Plage. Le deuxième album fut enregistré relativement peu de temps après le premier, tout d'abord parce que les titres étaient prêts, et ensuite notre contrat chez CBS stipulait de sortir un album chaque année. Il fut enregistré au studio des Dames du 7 au 15 Décembre
1971, avec Roland GUILLOTEL comme ingénieur du son.
Les titres de ce LP avaient été beaucoup plus travaillés dans l'optique disque que scène (pour exemple l'apport de musiciens extérieurs) Plus précis, mieux réalisé, il apparait néanmoins très sophistiqué, au détriment peut-être d'un certain impact. C'est l'apothéose du "système MOVING", environ 450 thèmes, deplus en plus structurés. C'est à la suite de la réalisation de ce disque que les musiciens de MGP cherchèrent à épurer leur musique, la rendre plus limpide en développant plus chaque thème. Le premier album, attendu depuis longtemps (à cause des problèmes de contrat), avait été très bien perçu, tant par le public que par les médias (du moins la presse spécialisée, car la TV et la radio, pour ce style de musique...). Ce disque était le reflet fidèle de ce que les gens avaient entendu sur scène. Le
second album surprit peut être un peu plus, certains titres ayant même été composés pendant l'enregistrement, et principalement dans l'optique disque. Mais, si les critiques furent également très bonnes de la part des journaux, elles furent aussi moins nombreuses car il semble que la promo ait été nettement moins bien faite, voire même oubliée. En effet, CBS, qui peut-être n'avait pas gagné assez avec le premier LP, eut l'idée géniale de faire sortir, un mois environ avant le deuxième,
un 45 tours avec deux titres de l'album: FUNNY DOLL et CAUCHEMAR.

Celui-ci fut envoyé à la presse, mais pas le 30cm...Ces titres n'étant pas (comme les autres d'ailleurs!) spécialement conçus pour les discothèques, le tout passa plutôt inaperçu. Les concerts importants se faisant également plus rares, la promotion fut donc assurée principalement par le bouche à oreille. Entre une maison de disque qui voulait les promouvoir comme une marque de savonnettes (Claude DELCLOO n'était pas responsable) et des concerts dans des discothèques pour assurer l'alimentaire (et les crédits sur le matériel : environ 1000 Frs par mois chacun, en 1970!) MGP se trouvait dans un état d'esprit qui correspondait toujours parfaitement à leur musique, mais dans un système opposé. A aucun moment l'idée ne leur est venue de modifier leur musique, mais vouloir changer le système eût été de la pire utopie!